SÉQUENCE N°3 : LA DESCRIPTION |
Adaptation du " Guide Vert " Michelin.
Support n°2 :
[ ] Jai visité le mont Saint-Michel que je ne connaissais pas.
Quelle vision, quand on arrive, comme moi à Avranches, vers la fin du jour ! La ville est sur une colline ; et on me conduisit dans le jardin public, au bout de la cité. Je poussai un cri détonnement. Une baie démesurée sétendait devant moi, à perte de vue, entre deux côtes écartées se perdant au loin dans les brumes ; et au milieu de cette immense baie jaune, sous un ciel dor et de clarté, sélevait sombre et pointu un mont étrange, au milieu des sables. Le soleil venait de disparaître, et sur lhorizon encore flamboyant se dessinait le profil de ce fantastique rocher qui porte sur son sommet un fantastique monument.
Dès laurore, jallai
vers lui. La mer était basse, comme la veille au soir, et je regardais se dresser devant
moi, à mesure que japprochais delle, la surprenante abbaye. Après plusieurs
heures de marche, jatteignis lénorme bloc de pierres qui porte la petite
cité dominée par la grande église. Ayant gravi la rue étroite et rapide, jentrai
dans la plus admirable demeure gothique construite pour Dieu sur la terre, vaste comme une
ville, pleine de salles basses écrasées sous des voûtes et de hautes galeries que
soutiennent de frêles colonnes. Jentrai dans ce gigantesque bijou de granit, aussi
léger quune dentelle, couvert de tours, de sveltes clochetons, où montent des
escaliers tordus, et qui lancent dans le ciel bleu des jours, dans le ciel noir des nuits,
leurs têtes bizarres hérissées de chimères, de diables, de bêtes fantastiques, de
fleurs monstrueuses, et reliés lun à lautre par de fines arches ouvragées.
Quand je fus sur le sommet, je dis au moine qui
maccompagnait : " Mon Père, comme vous devez être bien
ici ! "
Il répondit : " Il y a beaucoup de vent, Monsieur " ;
et nous nous mîmes à causer en regardant monter la mer, qui courait sur le sable et le
couvrait dune cuirasse dacier.
Et le moine me conta des histoires, toutes les vieilles histoires de ce lieu, des légendes, toujours des légendes.
Guy de Maupassant, Le Horla, G-F, p.59/60.
a) Lisez ces deux textes. De quelles formes de discours sagit-il ? Justifiez votre réponse.
b) Quel texte vous semble le plus objectif ? Quel texte vous semble le plus subjectif ?
c) Dans le texte support n°2, relevez les adjectifs ou autres mots qui expriment la grandeur. Que remarquez-vous ? A quel genre appartient le texte support n°2 ?